Lundi : « Madame David, que pensez-vous de l’idée d’États généraux de la souveraineté? » Heu… Je sors d’une fin de semaine de réflexion avec le Comité de coordination national de Québec solidaire et vraiment, ce projet n’était pas dans nos cartons. Qu’est-ce que j’en pense?

Opération de sauvetage du PQ? Tentative sincère d’instaurer un dialogue fructueux  entre souverainistes? Pour moi et pour mes collègues une chose doit être claire : nous participerons à des états généraux s’ils sont organisés par une réelle coalition  non-partisane et qu’ils permettent la participation de toutes les personnes inquiètes de l’avenir du Québec. On ne pourra pas en rester à la démarche souverainiste car bien d’autres questions inquiètent et mobilisent nos concitoyennes et concitoyens. D’ici une semaine nous ferons une proposition sur les États généraux au Conseil de la souveraineté.

Mardi : je lis dans les quotidiens de Montréal que François Legault veut réduire le nombre d’immigrants-es. Rien de neuf sous le soleil, le gouvernement libéral parle lui aussi de réduire le nombre des nouveaux arrivants. La Coalition pour l’avenir du Québec veut injecter davantage d’argent dans la francisation des nouveaux arrivants-es. Le directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes répond à monsieur Legault que les classes existent…mais qu’il manque des étudiants-es. Il faut agir sur d’autres fronts : l’allocation donnée à ceux et celles qui suivent des cours de français, des places en garderie, des horaires adaptés aux femmes, etc…

Monsieur Legault propose d’injecter plus d’argent dans la culture, on est d’accord. Sur la langue, des mesures timides sont proposées mais pas plus de dents à la Charte de la langue française. Peu de mesures concrètes pour refranciser les milieux de travail, là où se joue pourtant l’avenir du français au Québec. Décevant, encore une fois.

Mercredi, c’est sérieux : on manque de secrétaires médicales, donc, les patients-es n’arrivent pas à avoir les résultats de tests radiologiques. Je sais que l’on manque aussi d’infirmières dans les salles d’opération des hôpitaux, ce qui retarde des opérations et angoisse terriblement les patients en attente d’une chirurgie. On a besoin de spécialistes dans les écoles pour les enfants en difficulté.

Pourquoi ces pénuries? Comment se fait-il que les jeunes professionnels-les n’aient plus envie de travailler dans les services publics? Pourquoi entrent-ils au privé? Ne serait-il pas temps que nous nous posions collectivement ces questions et que nous réagissions en valorisant les services publics et les personnes qui y travaillent?

Aujourd’hui : Claude Robinson ira en Cour suprême défendre son droit à une justice véritable. Je lève mon chapeau à ce monsieur dont la bataille est quasi-héroïque. Il ne faut pas le laisser seul. Monsieur Robinson, c’est à quelle adresse pour les dons?

Françoise David

Votre point de vue (8 commentaires)

  1. Darwin
    Jeudi 1 septembre 2011 à 22 h 17

    «Peu de mesures concrètes pour refranciser les milieux de travail»

    Il s’agit du facteur qui incite le plus à l’anglicisation de la société québécoise (pas seulement des immigrants) et la CAQ n’en dit pas un mot. C’est la première chose qui m’a frappé quand j’ai lu ce texte.

    À 24 heures en 60 minutes (à RDI) cette semaine, Anne-Marie Dussault a demandé à M. Legault pourquoi il n’en parlait pas. Il n’a jamais répondu, tentant de mettre sur le dos des Québécois qui répondent en anglais aux personnes qui ne parlent pas bien le fraçais toute la responsabilité de la dégradation de la situation du français (surtout à Montréal). Mme Dussault l’a laissé aller sans lui faire remarquer qu’il ne répondait pas à sa question…

    «Comment se fait-il que les jeunes professionnels-les n’aient plus envie de travailler dans les services publics? »

    Excellente question…

  2. andré leduc
    Vendredi 2 septembre 2011 à 14 h 57

    je suis un ancien du secteur public(retraité depuis 4 ans), quand j’ai débuté dans le »métier » on était encouragé à démontrer de l’initiative, mais plus le temps passait plus on décourageait celui ou celle qui en prenait. On « fonctionnarisait  » la tâche. ON te blâme si tu te sers de ton »gros bon sens »,tu dois suivre des « protocoles » conçus par des penseurs loin de l’action. Heureusement J’ai tjrs eu « L,esprit délinquant » et j’ai pu durant toute ma carrière(35ans) avoir une marge de manoeuvre qui m’a permis d’aider mes »patients ». J’emploie ce terme à dessein car aujourd’hui on parle d’usager quand ce n’est pas « usagé »(ayoye mon français), on oublie que la personne qui réussit à obtenir des services en psychiâtrie a des problèmes et elle s’adresse à l,intervenant pour l’aider à trouver des solutions.Le premier devoir de cet intervenant c’est d’écouter et de se forcer le génie pour en trouver des solutions.

    Y a trop de « décideurs » loin de la réalité, pas assez d’acteurs et surtout des acteurs non soutenus dans leur rôle.

  3. Sylvie Poitras
    Vendredi 2 septembre 2011 à 18 h 11

    Madame Marois tente le tout pour le tout! ELle n’a plus beaucoup de choix!
    Monsieur Legault mesure sa popularité et nous balance quelques idées récupérées ici et là!
    Monsieur Robinson devrait se lancer en politique, quel homme courageux, sincère et de convictions!
    Et Jack Layton, on le pleurera un grand bout de temps à Ottawa, assurément!

    Les gens qui travaillent dans le secteur public, qui se dévouent, donnent de leur temps, que ce soient les professeurs, les infirmières, les secrétaires médicales, il manque de monde pour le monde! Parce que les conditions de travail sont devenues intolérables, trop d’heures, pas assez de personnel, ce qui entraîne une plus grande fatigue du personnel déjà en place. Salaire peu ou pas assez intéressant, peu ou pas assez d’avantages sociaux. Il faut être des super… pour continuer à performer dans le secteur public. Les professeurs sont des anges quand ils réussissent à inculquer de la matière scolaire à quelques 28 ètudiants de 14, 15 ans, qui sont attablés, ées devant eux pendant un an et quand nous parents avons de la difficultés à se faire écouter par un de ceux-là. Pour ce qui est des plus petits, les professeurs manquent de ressources lorqu’ils ont des enfants plus difficiles que l’on intègrent dans les classes régulières. J’élabore un peu plus dans ce domaine parce que je le connais un peu mieux mais c’est aussi laborieux partout dans le domaine du public et les employés ées n’ont pas le respect ni les conditions de travail qu’ils et elles méritent.

    Quand je vois Madame Marois se débattre, Monsieur Legault et Monsieur Curzi qui dit qu’il retournerait au parti si Madame Marois partait et qu’il prendrait la tête du parti, ce que je constate c’est que tous et toute sont prêts à se faire une lutte serrée pour être chef d’un parti.

    Ce n’est pas ce qui compte! Travailler à une société meilleure, avoir un projet de société et travailler ensemble pour y arriver pour que toutes et tous y soient mieux, voilà ce en quoi j’aimerais que mon parti travaille et croit!

  4. Richard Langelier
    Vendredi 2 septembre 2011 à 21 h 07

    Lors des audiences de la Commission Rochon, un groupe avait parlé du syndrome des portes tournantes, en psychiatrie :
    - Une personne quitte l’hôpital, sans encadrement. Elle se retrouve seule dans son appartement. Après un mois, elle fait une autre crise d’angoisse majeure. Urgence psychiatrique !
    - Pendant le séjour d’une personne à l’hôpital, le travailleur social n’a pu faire une entente avec le concierge. À son retour, elle se fait dire : « tu n’étais pas là , alors j’ai loué à quelqu’un d’autre. J’avais mis ton linge dans un sac, mais hier, comme tu ne donnais toujours pas de nouvelles, je l’ai mis au vidange ».

    La personne n’a pas de domicile fixe, ne peut donc pas recevoir d’aide sociale et n’a pas d’argent pour se louer une chambre. Elle va errer au centre-ville…

    Est-ce une question de budgets, d’organisation du travail ? Je l’ignore, mais il me semble que si nous tolérons de telles situations, nous avons un problème, comme société.

    @ André Leduc
    S’il s’agit du André Leduc qui se croyait meilleur skieur de fond que moi, salutations.
    Je promets à la modératrice de ne pas abuser de ce blogue pour les salutations.

  5. andré leduc
    Vendredi 2 septembre 2011 à 23 h 17

    des salutations à Langelier, l’ex-scribe d’IMCO, recyclé en je ne sais quoi???Je gage que je peux encore faire des courses en ski de fond alors que toi!!! on t’a pas vu depuis des lustres.

    Je n’abuserai pas de cette tribune pour titiller l’ami Langelier

  6. Richard Langelier
    Samedi 3 septembre 2011 à 03 h 38

    Je pense que cette « revoyure » entre André et moi a un rapport direct avec le texte de Françoise David.
    La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était à la Marche mondiale des femmes. Nous avons cherché en vain d’autres membres du club de ski de fond. C’étaient surtout des yuppies [1] et des dinks [2] qui avaient terminé de payer leur condo depuis dix ans et qui se plaignaient de payer trop d’impôts pour les m. chômeurs et les m. assistés sociaux. On peut le regretter, scander : « Révolution, révolution, abolissons le capitalisme, remplaçons l’exploitation de l’homme par l’homme par son inverse, c’est la faute du capitalisme s’il y a des problèmes psychiatriques, la presse bourgeoise prétend que Québec solidaire se lance dans un programme de nationalisations tous azimuts, qu’il propose d’augmenter le salaire minimum le lendemain de la prise de pouvoir à 16 $, vive l’unité de la gauche, dire aux électeurs qu’il y a un collectif Parti communiste du Québec, mais que ce n’est pas un vrai parti, qu’ils ont conservé le terme communiste, mais que ce ne sont pas de vrais communistes», le discours alternatif à celui de l’hyperlibéralisme économique restera à la marge.
    Je ne suis plus membre de Québec solidaire, comme je l’ai écrit à satiété sur ce blogue. Je pousse cependant l’outrecuidance jusqu’à conseiller aux membres de Québec solidaire de conseiller à leurs porte-parole de s’empresser d’expliquer aux électeurs, ce que signifie : « des nationalisations, au besoin » parce que plusieurs se souviennent des gouffres financiers qu’ont été la Société nationale de l’amiante et Sidbec-Dosco dans les dernières années, ce qu’il adviendrait des autres types d’emplois, si un emploi à temps plein exigeant un DES sans qualifications professionnelles était rémunéré à 33 000 $ par année, etc.

    Quand j’étais scribe [3] du bulletin du club de ski de fond, après les articles straight : « prière de réserver avant… », j’écrivais des facéties et j’étais mon propre modérateur. J’ai compris le syndrome Foglia. Je les bavais et ils aimaient ça. Le hic, c’est que je les bavais bénévolement. Je citais du Brassens allègrement. André m’a dit que sa conjointe avait décroché de Brassens, après avoir entendu : « une jolie fleur dans une peau de vache ». Je risque de recevoir des tomates, mais il me semble qu’il n’y a rien d’inquiétant à ce que les hommes de mon âge disent : « les femmes ne sont pas toutes des 100 watts » et que les femmes du même âge disent l’inverse [4]. De toute façon, dans la génération de notre modératrice, c’est un problème réglé depuis longtemps.

    En arrivant devant le Complexe Desjardins, j’ai vu la scène. J’ai lancé : « pensez-vous qu’ils vont chanter du Brassens? » C’est tombé dans l’oreille de sourds. C’aurait été beau Renée Claude chantant : « une jolie fleur… » Elle a plutôt chanté : « C’est le début d’un temps nouveau, les hommes ne travaillent presque plus, les femmes font l’amour librement ». Avec Harper au pouvoir, avec l’engouement pour les référendums sur demande qui sont dans l’air, je ne suis pas sûr que la recriminalisation de l’avortement ne nous pend pas au bout du nez. Peut-être qu’en moyenne, les hommes ne travaillent presque plus. Il faudrait voir avec quelle marge d’erreur.

    Je pourrais sombrer dans le populisme que j’ai vécu à Québec solidaire. Le travailleur social qui a travaillé 35 ans a le droit de recevoir 70% du revenu de ses 5 meilleures années, puisqu’il est syndiqué, mais le travailleur qui a un revenu semblable sans régime collectif n’y a pas droit, puisque Québec solidaire a choisi de plafonner les cotisations aux REER à 10 000 $, par année. Je pourrais choisir une autre forme de populisme, prétendre qu’André a les moyens de se payer 3 paires de ski pour le style classique et 3 paires pour le pas de patin. Je ne carbure pas à la jalousie. Je considère que, de prime abord, le choix de consommation est personnel, mais que s’il y a des conséquences néfastes sur la société, celle-ci est en droit d’intervenir, par exemple si quelqu’un qui change l’eau de sa piscine constamment.
    [1] Young urban professionnals (la catégorie de maîtres en ski de fond débutait à 30 ans. André était un suburban, mais il est aussi vieux que moi, ce qui me permettait d’arriver avant-dernier, dans notre catégorie. André a sûrement des documents qui semblent démontrer le contraire, mais comme il est démontré que c’est le souper de la veille qui sert de comburant, je pondère par le fait que je préparais mon Kaft Dinner alors que son épouse lui préparait de bonnes nouilles. Je ne peux m’empêcher de faire le gag : entre deux nouilles en ski de fond, qui obtenait le meilleur chrono, selon une analyse concrète d’une situation concrète, comme le perroquaient les léninistes des années 70?).
    [2] Double income no kids
    [3] J’ignore si André utilise le terme méjoritativement ou péjorativement. Je me souviens qu’on me disait : « on a notre petit Foglia », ce qui m’insultait puisque je travaillais mes textes.
    [4] Un jour C. avait perdu ses clés d’auto dans la neige. Une grosse police de St-Bruno arrive :
    - C’est la 4e fois aujourd’hui, toutes des femmes !
    - Dites pas ça devant Richard, il va écrire ça dans son journal !

  7. andre leduc
    Dimanche 4 septembre 2011 à 07 h 22

    je vois que tu as de la memoire mon cher Langelier, mais une petite rectification s,impose. Ma femme a tjrs aime Brassens meme ses chansons qui font sursauter les feministes.

    TExte ecrit sur clavier anglais au Cape Cod.
    REvenons au sujet principal

    au plaisir

  8. Richard Langelier
    Lundi 5 septembre 2011 à 21 h 35

    À propos de sujet principal, « faudrait pas s’conter trop trop d’grosses menteries », comme le dit si poétiquement Gilles Vigneault. Il me semble qu’en politique, tout est en tout et inversement.
    Par exemple, au cours des années 70, à Victoriaville, nous avions invité une gang de Montréal pour une partie amicale au hockey [1]. Nous avions loué l’aréna pour 90 minutes. Le match étant nul, nous avons demandé au responsable 10 minutes supplémentaires. Nous avons gagné. [2]. Nous avons indiqué le chemin à la gang de Montréal, pour venir prendre une bière. À leur arrivée, j’ai lancé :
    - nous autres, à Victo, les sociaux-démocrates, on les plante.

    À l’époque, c’était l’insulte suprême. Aujourd’hui, je suis social-démocrate (à la scandinave). J’ai mal vieilli.
    Au sujet de la souveraineté, j’ai donné mon opinion en commentaire au billet précédent. J’ajoute ce lien. http://www.ledevoir.com/culture/livres/205324/tete-de-piotte

    Je crois que le discours social-démocrate (qui n’est codifié dans aucun catéchisme) serait une excellente réponse à celui de François Legault.
    [1] André, le gardien était ton ami Gagnon avec qui tu avais fait de l’animation sociale dans « le faubourg à melasse ». J’en profite pour informer notre modératrice politologue Anne-Marie.
    [2] Ce n’est pas moi qui ai déjoué Gagnon. Au hockey, j’étais aussi nul que… en ski de fond, la charité chrétienne m’empêche de dire son nom.

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